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Travailler moins pour vieillir mieux, et si le temps partiel était une solution ?

En mai 2024, la DARES a publié une étude étonnante : Temps partiel et conditions de travail : travailler moins pour travailler mieux ?. À priori, la précarité économique souvent liée à un emploi à temps partiel nous semblerait totalement incompatible avec de meilleures conditions de travail. Cela serait oublier que le temps partiel n’est pas forcément subi et qu’il peut être aussi vecteur de projets personnels, familiaux ou tout simplement le moyen de prendre soin de sa santé en la préservant. 

L’emploi à temps partiel, une multiplicité de situations socioprofessionnelles

L’étude de la Dares rappelle, à juste titre, que tous les emplois à temps partiel ne sont pas équivalents. Comment comparer une femme à temps partiel faute d’autre proposition et une femme cadre qui a choisi de travailler à 80 % pour, par exemple, tester une nouvelle vie professionnelle plus épanouissante ?

Ces deux femmes font partie toutes deux des 17,4 % de salariés en France à travailler à temps partiel en 20231.  En 2019, presque 40 % des salariés à temps partiel le sont car leur emploi ne peut proposer plus, 25 % d’entre eux le sont pour garder leur enfant et 20 % pour des raisons diverses2.

La répartition des raisons et des situations menant à l’emploi à temps partiel varie fortement en fonction de l’âge. On observe ainsi dans l’étude de la DARES de 2019 que les 15-30 ans sont majoritairement à temps partiel en cumul d’études, les 30-50 ans pour des raisons familiales et les 50-65 ans majoritairement pour des questions de santé ou en cumul avec leur retraite. Les tranches d’âge de salariés à temps partiel les plus représentées sont les 55 ans et plus (24,8 % en 2023) et les 15-24 ans (26 % en 2023). 

Les conditions de travail des employés à temps partiel : à situations contrastées, révélations étonnantes 

Selon les résultats de l’étude de la DARES, on ne subit pas nécessairement l’emploi à temps partiel et, lorsqu’il est choisi, l’emploi à temps partiel deviendrait même un véritable atout pour la santé. Ainsi lors d’un passage d’un temps complet à un temps partiel, les contraintes physiques, l’exposition à certaines nuisances, les contraintes horaires et l’intensité du travail seraient largement diminuées, un écart tout particulièrement notable dans le cadre d’un travail à mi-temps.

De plus, les exemples réussis de passages d’un emploi à temps plein vers un temps partiel, bien qu’encore peu nombreux, inspirent de nouvelles façons d’organiser son temps de travail afin de permettre de prendre soin de sa santé, de cumuler deux activités professionnelles différentes, d’avoir enfin le temps pour des activités artistiques ou plus simplement de profiter plus de sa vie familiale.

Toutefois, nous noterons que, trop souvent encore, ces nouveaux salariés à temps partiel chercheraient à « compenser » leur liberté retrouvée en la transformant en télétravail déguisé.  « Les femmes (plus d’une femme sur quatre travaille à temps partiel contre moins d’un homme sur dix3) ont tendance à ne pas oser pour montrer qu’elles sont capables de tout gérer. Sur une période de courte durée, vous allez tenir, mais au bout d’un moment ça finit par exploser ».4

Rien de mieux alors que le dialogue entre salarié et employeur qui permettra de redéfinir les limites et les contours de ce nouvel emploi du temps allégé.

  1. https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/le-temps-partiel ↩︎
  2. https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/travailler-moins-pour-travailler-mieux ↩︎
  3. https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/le-temps-partiel ↩︎
  4. https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/flexibilite-au-travail/basculer-en-temps-partiel-une-fausse-bonne-idee-1259938 ↩︎

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