Le radon, gaz radioactif naturel, constitue une menace souvent sous-estimée dans de nombreux lieux de travail.
Dans notre fiche synthétique, vous retrouverez toutes les informations à connaître :
- Un point sur la réglementation
- Les dangers liés au radon
- Les conseils standards de prévention.
Le radon en milieu de travail : un risque méconnu mais bien réel
Le radon, gaz inodore et incolore, résulte de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans certaines roches, notamment dans les régions granitiques et volcaniques. Il se déplace à travers le sol et s’accumule dans des espaces confinés, tels que les sous-sols et les rez-de-chaussée des bâtiments, pénétrant par les fissures des murs et des fondations. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant lorsque les systèmes de ventilation ou de chauffage sont défectueux, ou lorsque les bâtiments sont mal isolés, exposant ainsi les occupants à des risques pour leur santé.
La concentration en radon se mesure en becquerels par mètre cube (Bq/m³), et en France, le seuil critique est fixé à 300 Bq/m³. Ce chiffre, bien que réglementaire, ne doit pas être considéré comme une limite sans danger. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un seuil encore plus bas, à 100 Bq/m³, pour minimiser les risques sanitaires.
Les dangers du radon en milieu de travail
L’inhalation du radon et de ses descendants radioactifs, comme le polonium ou le plomb, peut avoir des conséquences graves sur la santé. Une exposition prolongée à ces particules peut entraîner une irradiation des voies respiratoires et des lésions cellulaires, augmentant ainsi le risque de développer un cancer du poumon.
Classé cancérigène certain depuis 1987 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), le radon est la deuxième cause de cancer du poumon, juste après le tabac. Le risque est d’ailleurs démultiplié pour les fumeurs, chez qui il est 20 fois plus élevé que chez les non-fumeurs.
Réglementation et prévention en entreprise
En France, la législation impose aux employeurs de veiller à la protection de leurs salariés contre les risques dus au radon, notamment via le décret n°2018-437 du 4 juin 2018. Les activités professionnelles exercées dans des sous-sols, ou des locaux confinés, comme les caves, les mines, ou encore les parkings souterrains, sont particulièrement concernées. La réglementation impose une évaluation rigoureuse des risques dans ces environnements, afin de réduire au maximum les concentrations de radon.
Cette évaluation commence par une analyse documentaire, suivie, si nécessaire, de mesures pour vérifier la concentration de radon dans l’air. Si les niveaux dépassent les 300 Bq/m³, des mesures correctives, comme l’amélioration de l’étanchéité du bâtiment ou la révision des systèmes de ventilation, doivent être mises en œuvre.
Les mesures de prévention
La prévention du radon en milieu de travail repose sur deux actions majeures : l’amélioration de l’étanchéité des locaux et l’optimisation du renouvellement d’air. Ces deux approches complémentaires permettent de réduire les infiltrations et de diluer le gaz dans l’air ambiant. Pour les employeurs, il est essentiel de suivre ces recommandations et de procéder à des mesures régulières, surtout dans les zones à potentiel radon élevé.
En cas de dépassement de la limite réglementaire de 300 Bq/m³, des actions correctives sont obligatoires. Si les concentrations dépassent 1 000 Bq/m³, il est alors impératif de faire appel à un organisme agréé pour une évaluation plus poussée et des mesures d’assainissement.
Un enjeu de santé publique
Le radon constitue un enjeu majeur de santé publique, particulièrement en milieu professionnel. Pour les entreprises, il est primordial d’intégrer ce risque dans le cadre de leur démarche de prévention des risques professionnels. Des outils de sensibilisation et d’information, tels que ceux proposés par l’INRS, sont disponibles pour accompagner les entreprises dans cette démarche.
