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L’heure de la rentrée a sonné : l’importance de maintenir l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle

Lorsque le soleil se cache et que l’on oublie les tongs, l’enjeu principal d’une rentrée reste toujours le même : concilier le mieux possible sa vie professionnelle et sa vie familiale. Or, il y a quelques mois une enquête « L’articulation entre vies familiale et professionnelle repose toujours fortement sur les mères » de la DREES rappelait que la parité hommes/femmes concernant la garde des jeunes enfants était encore loin d’être acquise. En quoi cette inégalité professionnelle joue-t-elle sur la santé des femmes ?

La situation professionnelle des mères en 2024 a-t-elle réellement évolué en 20 ans ?

L’étude de la DREES sortie en mars 2023 n’est pas seulement un miroir des situations professionnelles actuelles entre hommes et femmes, elle étudie aussi leurs évolutions depuis 2002.

Ainsi l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle des femmes (avec au moins un enfant de moins de 6 ans) a évolué entre 2002 et 2021 :

  • En 2002 : 59 % des mères étaient plus « éloignées » de l’emploi que les pères (sur une échelle allant de l’inactivité à l’emploi à temps complet) contre 5 % des pères,
  • En 2021 : 41,7 % des mères sont encore « éloignées » de l’emploi contre 8,4 % des pères.

Si les rôles familiaux entre le père et la mère semblent, petit à petit, mieux se partager, il est certain que cette répartition ne s’observe pas de façon similaire parmi toutes les classes professionnelles féminines. Ainsi en 2021, parmi les ouvrières ou employées, une femme sur deux est encore éloignée de l’emploi alors que parmi les cadres ou les professions intellectuelles supérieures elles sont 22,9 % à être éloignées de l’emploi. Cette disparité sociale s’expliquerait, selon la DREES, « en partie par de plus faibles rémunérations et des conditions d’emploi plus contraignantes ». 

En quoi la précarité professionnelle des femmes joue-t-elle sur la santé ?

L’instabilité professionnelle des femmes mise en avant dans cette étude de la DREES a de nombreuses répercussions sur leur santé au travail mais aussi sur leur santé à court comme à long terme. Cette disparité était tout particulièrement évoquée dans notre article Un salarié sur deux est une femme : le point sur la santé au travail des femmes.

Plus encore, c’est justement le fameux rapport du Sénat Santé des femmes au travail : des maux invisibles de 2023 qui évoquait un « cercle vicieux entre précarité du travail et mauvaise santé »1. La carrière professionnelle des mères évoluant encore, en leur grande majorité, moins rapidement que celles des pères, elles sont surexposées aux risques psychosociaux de manière permanente et pire, dans certaines catégories professionnelles, croissante.

Enfin, à long terme, « les interruptions d’emploi des femmes au cours de leur carrière constituent des enjeux de santé publique car elles ont des conséquences néfastes pour la santé des femmes aux âges élevés »2. Il semblerait effectivement, toujours selon le rapport du Sénat, que les mères ayant toujours travaillé entre 18 et 50 ans se perçoivent, plus âgées, en meilleure santé physique et mentale que celles qui ont dû interrompre leur emploi pour élever leurs enfants.

  1. https://www.senat.fr/rap/r22-780-1/r22-780-13.html ↩︎
  2. https://www.senat.fr/rap/r22-780-1/r22-780-13.html ↩︎

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