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Le télétravail, c’est oui ou bien c’est non ?

L’Anses et l’Apec ont publié quasi simultanément deux études concernant le télétravail, respectivement en février 2024 et en mars 2024. Deux études qui sembleraient se contredire, aux premiers abords. Et pourtant, à bien y regarder, elles sont très représentatives des avis en demi-teinte des nouveaux télétravailleurs. Alors le télétravail c’est « oui je l’adore » ou plutôt « je m’en vais » ?

En 2024, les cadres plébiscitent plus que tout le télétravail ou le travail hybride…

Sortie le 12 mars 2024, l’étude de l’Apec Télétravail des cadres est très claire : 45 % des cadres interrogés seraient prêts à quitter leur entreprise si elle supprimait le télétravail !

Le télétravail ne représente donc plus cette solution d’urgence appliquée aux entreprises pour continuer leur activité durant les confinements de 2020-2021, c’est désormais une habitude, plus encore, un acquis. Un acquis des cadres notamment, car ils sont, selon l’étude, 61 % à pratiquer le travail hybride en 2023 (c’est-à-dire 1 à 4 jours de télétravail par semaine couplé à du travail en présentiel) et 49 % à souhaiter télétravailler encore plus souvent.

Ce réel engouement des cadres pour le télétravail s’expliquerait par de nombreux arguments :

  • Moins de temps perdu dans les transports,
  • Travail plus au calme et plus autonome,
  • Un emploi du temps plus flexible,
  • Plus de temps à consacrer à sa famille.

…mais l’étude révèle aussi les difficultés au quotidien du télétravail ou du travail hybride

Bien sûr, le temps libre que procure le télétravail est l’argument principal, mais travailler en mode hybride c’est aussi se confronter à un certain nombre d’inconvénients auxquels il n’est pas toujours facile de s’accommoder.

Les cadres interrogés pour l’étude Apec citent notamment en grande majorité les difficultés d’échanges entre collègues, la sensation d’isolement en télétravail et de vide dans les locaux professionnels ou bien encore la crainte que le télétravail soit un obstacle à leur carrière.

De plus, tout particulièrement chez les cadres de moins de 35 ans, le télétravail brouillerait les limites entre sphère privée et sphère professionnelle.

C’est par ailleurs un des points de vigilance sur lequel l’étude de l’Anses, publiée en février 2024, souhaite lever le voile estimant, de façon plus générale, que « L’identification des risques liés au télétravail, à des fins de prévention, nécessite la mobilisation de l’ensemble des acteurs […] afin de faire émerger des connaissances et des solutions qui tiennent compte de la réalité des situations de travail et des activités des télétravailleurs. »1.   

Santé au travail, restons vigilants avec le télétravail

Les facteurs de risques sur la santé des télétravailleurs cités par l’Anses sont multiples :

  • Liés au travail sur écran : TMS, perturbations de la vue, sédentarité
  • Liés à l’hyperconnexion et aux horaires atypiques : bouleversements des rythmes circadiens, augmentation des conduites addictives, difficultés de séparer vie privée et vie professionnelle…
  • Liés aux risques psychosociaux : stress dû aux sensations d’urgence et de disponibilité qu’implique le télétravail, sensation d’isolement face au collectif de travail (hiérarchie, collègues…).  

Le télétravail est, en soit, une nouvelle organisation à part entière du travail, une organisation plus durable et plus souple mais qui induit aussi des inégalités entre les salariés. Ces inégalités de conditions de télétravail et de vie, difficilement quantifiables aujourd’hui selon l’Anses, influent bien sûr sur les risques pour la santé des télétravailleurs, il est donc indispensable de connaître et de comprendre toutes les situations de télétravail. 

Pour en savoir plus : nos supports de prévention

Les fiches prévention

Pour les salariés en souffrance mentale, Santé au Travail 72 propose un groupe de parole

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  1. https://www.anses.fr/fr/content/teletravail-poursuivre-recherche-effets-potentiels-sante ↩︎

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