La Dares vient de publier son analyse sur la prévention des risques professionnels en France pour l’année 2019. Malgré des progrès réalisés, des défis subsistent, notamment dans les petites structures et pour la prévention des risques psychosociaux. Tour d’horizon des informations principales à retenir.
Les résultats révèlent qu’une proportion inférieure à la moitié des établissements dispose d’un Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) actualisé (46 % des établissements du secteur privé), bien que sa fréquence soit plus élevée dans les secteurs où les salariés sont plus exposés, notamment dans l’industrie et la construction.
La taille de l’établissement joue un rôle significatif dans l’application des mesures préventives, avec une augmentation notable des actions de prévention au-delà de 50 salariés. Les établissements plus petits, comptant moins de 10 salariés, sont moins enclins à mettre en œuvre des mesures préventives en raison de divers obstacles tels que des ressources limitées, une réglementation complexe et un manque de connaissances en santé au travail. En 2019, 41% des établissements de 1 à 10 salariés du secteur privé disposaient d’un DUERP à jour. En revanche, au-delà de 50 salariés, les employeurs ont davantage d’obligations légales et mettent en place plus fréquemment des mesures de prévention.
De plus, la présence d’instances de représentation du personnel et le recours à des conseils institutionnels externes favorisent également la mise en œuvre de mesures préventives.
Les risques physiques sont plus souvent prévenus que les risques psychosociaux, bien que ces derniers soient également fréquents : 51 % des établissements du secteur privé ont mené au moins une action de prévention des risques physique au cours des 12 derniers mois, 32% d’entre eux ont mené une action contre les risques psychosociaux au cours des trois dernières années. Les actions de prévention augmentent avec le nombre de risques identifiés, mais restent moins fréquentes pour les risques psychosociaux. De plus, les mesures de prévention varient selon les secteurs d’activité, avec une prévalence plus élevée dans l’industrie (64%) et la construction (61%).
Les actions de prévention se concentrent principalement sur les risques les plus courants tels que le travail en équipes alternées, le travail à la chaîne, les expositions au bruit et aux vibrations mécaniques, ainsi qu’aux agents chimiques dangereux. Cependant, certains risques, tels que les postures pénibles et la manutention de charges lourdes, sont moins bien prévenus.
En ce qui concerne les conseils en matière de prévention, un tiers des employeurs bénéficient de conseils institutionnels de la part d’organismes spécialisés. Ces conseils sont souvent plus fréquents dans les secteurs de la construction et de l’industrie, et leur présence est corrélée à une meilleure mise en œuvre du DUERP et à une prévention plus efficace des risques professionnels.