Dans le monde, selon l’OMS1, pas moins de 2,2 milliards de personnes sont atteintes de déficience visuelle ou de cécité ; près d’1 milliard d’entre elles présente une maladie oculaire qui aurait pu être traitée. Face à ce constat, ne fermons plus les yeux sur la prévention.
Une enquête Unadev/Ifop aux résultats qui font mal aux yeux
Publiée le 26 septembre 2024, l’enquête Ifop commandée par l’Unadev permet de mieux appréhender l’attitude des Français face à leur santé visuelle. Si 72 % des Français estiment avoir une bonne santé visuelle et que 58 % des Français prennent rendez-vous chez leur ophtalmologiste au moins une fois tous les 2 ans, près de la moitié des interrogés consultent insuffisamment leur spécialiste et 8 % n’en ont même jamais consulté.
De plus, on estime que c’est à partir de 40 ans que le dépistage des maladies cécitantes imposerait des visites régulières chez son spécialiste, or 22 % des 40-50 ans vont moins d’une fois tous les 5 ans chez leur ophtalmologiste. Pourtant le dépistage, indolore, des maladies cécitantes ne dure qu’une vingtaine de minutes. Le spécialiste mesure la tension intraoculaire, vérifie l’état du nerf optique par un fond de l’œil, sans oublier de faire un bilan de l’acuité visuelle et des éventuels troubles de la réfraction. Alors pourquoi ne sommes-nous pas plus nombreux à prendre soin de nos yeux ?
Outre la difficulté d’accès à la prise de rendez-vous chez un spécialiste souvent citée comme première cause du manque de soin accordé à notre santé visuelle, il semblerait surtout que nous soyons en majorité mal informés quant aux pathologies visuelles.
La méconnaissance des Français quant aux maladies de l’œil ou maladies cécitantes
Alors que les maladies de l’œil telles que la cataracte, le glaucome ou la dégénérescence maculaire représentent la première cause de cécité en France, seulement la moitié des Français semble en avoir conscience, selon l’enquête Ifop/Unadev. Par ailleurs, 30 % des interrogés estiment, à tort, que ces maladies peuvent survenir à n’importe quel âge alors que ce sont des maladies de la vue dues au vieillissement. Cette méconnaissance généralisée est plutôt alarmante alors que ces mêmes interrogés sont plus d’un tiers à connaitre un proche touché par une maladie cécitante.Le constat est sensiblement le même lorsque l’on interroge ces personnes au sujet des glaucomes, des cataractes ou des DMLA.
« Il est inacceptable que 65 millions de personnes soient aveugles ou malvoyantes alors que leur vision aurait pu être corrigée du jour au lendemain par une opération de la cataracte, ou que plus de 800 millions de personnes éprouvent des difficultés dans leur vie quotidienne parce qu’elles ne possèdent pas de lunettes. »2. Rappelons que, dépistées précocement, ces maladies hautement incapacitantes allant malheureusement encore trop souvent vers la cécité se contrôlent, se ralentissent, voire se guérissent comme pour la cataracte qui s’opère aujourd’hui avec une grande facilité.
