L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié en novembre dernier une expertise concluant formellement d’un lien de causalité entre l’exposition professionnelle au formaldéhyde et le développement de leucémies myéloïdes. Déjà suspecté d’être à l’origine d’irritations oculaires, cutanées et respiratoires, le formaldéhyde est classé cancérigène depuis 2004. L’utilisation des formaldéhydes sous ses différentes formes concernerait pourtant une grande majorité des secteurs professionnels français (86 sur 88 selon l’Anses), comment protéger ses salariés ?
Le formaldéhyde : présent partout, dangereux encore trop souvent
Le formaldéhyde est une substance chimique omniprésente à de faibles concentrations dans notre environnement (dans nos équipements, nos modes de chauffage ou même notre décoration intérieure).
On le connait bien souvent sous son aspect liquide, le formol, toutefois il est utilisé sous différentes formes pour ses propriétés liantes dans la fabrication de résines (bois, cuir, textile, papier…) mais aussi pour ses propriétés désinfectantes (dans les secteurs de la santé ou de l’élevage agricole) ou bien encore ses propriétés conservatrices (thanatopraxie ou secteur agroalimentaire).
Bien que la classification du formaldéhyde en tant que « substance cancérogène avérée pour l’homme » en 2004 ait fortement ralenti son utilisation, en 2017 une enquête SUMER estimait que 185 900 salariés étaient encore exposés aux formaldéhydes dans leur travail, dont presque la moitié plus de 2 heures par semaine.
Or l’exposition aux formaldéhydes est déjà reconnue depuis plusieurs années comme vecteur de maladies professionnelles telles que les dermites, l’eczéma, les rhinites ou l’asthme. En 2012, son lien avec le cancer du nasopharynx est avéré. Depuis novembre 2023, c’est son lien avec les leucémies myéloïdes qui est reconnu par l’Anses.
Quelles sont les alternatives au formaldéhyde ?
Afin de favoriser la substitution du formaldéhyde, l’Anses a identifié des alternatives potentielles dans cinq secteurs d’activités. Bien que des progrès aient été réalisés dans la réduction globale de l’exposition, la nécessité persiste de sensibiliser les employeurs et de faciliter la transition vers des pratiques plus sûres.
Agir au travail contre les effets nocifs de l’exposition aux formaldéhydes
« Les oncohématologues et leurs équipes, en lien avec les médecins traitants et les médecins du travail, ont un rôle important à jouer pour améliorer le repérage des expositions professionnelles au formaldéhyde et aider leurs patients dans leur démarche de reconnaissance. »1
Ainsi l’Anses appelle à ce que ce nouveau lien désormais officiellement établi entre exposition aux formaldéhydes et leucémies puisse faire l’objet d’une reconnaissance en tant que maladie professionnelle, cet acte permettrait de mieux sensibiliser le corps médical mais aussi les salariés, les employeurs et les organismes de prévention et de santé.
pour aller plus loin : nos supports de prévention
- Risque chimique, fertilité et grossesse
- Agir ensemble sur le risque chimique
- Fiche prévention « Les CMR »
notre offre de service
- Comprendre et prévenir les risques liés aux agents chimiques
- Sensibiliser les salariés et encadrants aux risques professionnels liés au risque chimique
- Accompagnement à la gestion du risque chimique – Colibrisk.
- https://www.anses.fr/fr/content/formaldehyde-lien-leucemies-myeloides ↩︎
