L’absentéisme est un phénomène complexe et touche l’ensemble du secteur privé en France. Le baromètre 2024 publié par WTW offre une vue d’ensemble des tendances observées en 2023 et des perspectives pour 2024. Ce rapport, basé sur l’analyse de 2 196 entreprises représentant plus de 420 000 salariés, met en lumière plusieurs points clés concernant l’évolution de l’absentéisme, ses causes, et les mesures prises par les employeurs pour y faire face. Faisons le point.
Les chiffres clés de l’absentéisme en 2023
L’année 2023 marque une première inflexion dans la courbe de l’absentéisme, avec un taux moyen de 4,8%, soit une baisse par rapport à 2022 (5,4%). Cette diminution est attribuée à plusieurs facteurs, notamment une meilleure gestion des arrêts maladie et une réduction du nombre de salariés s’arrêtant à plusieurs reprises. En effet, la proportion de salariés ayant eu deux arrêts ou plus est passée de 28,5% en 2022 à 22% en 2023. Cependant, le présentéisme, c’est-à-dire la présence au travail malgré un état de santé dégradé, reste stable avec une moyenne de 15 jours par an.
Typologie et causes de l’absentéisme
L’absentéisme pour maladie reste prédominant, représentant 94% des arrêts de travail. Les accidents de travail et les maladies professionnelles (AT/MP) sont stables, mais représentent une part significative en raison de la durée plus longue de ces arrêts. Les secteurs les plus touchés par les AT/MP sont les transports, la construction, la santé et la restauration.
Les risques psychosociaux, quant à eux, restent la principale cause des arrêts longs, mettant en lumière l’importance croissante de la santé mentale dans le milieu professionnel.
L’impact de l’âge, du genre et de la catégorie socio-professionnelle
Le rapport souligne des disparités selon l’âge, le genre, et la catégorie socio-professionnelle. Les femmes, surreprésentées dans les secteurs de la santé et de l’hôtellerie-restauration, présentent un taux d’absentéisme légèrement supérieur à celui des hommes. De plus, l’absentéisme augmente avec l’âge, les salariés de plus de 50 ans ayant des arrêts plus fréquents et de plus longue durée. Les cadres, bien que moins touchés en matière de fréquence d’arrêt, montrent une augmentation notable de la prévalence et de la durée des arrêts par rapport à 2022, ce qui peut s’expliquer par des niveaux de stress élevés.
Les coûts de l’absentéisme
Le coût direct de l’absentéisme par salarié a légèrement diminué en 2023, atteignant 1 535 € en moyenne. Toutefois, ce coût reste élevé, ayant augmenté de 35% depuis 2019. À cela s’ajoutent les coûts indirects liés à la désorganisation des équipes, le remplacement des absents, et la baisse de productivité.
Perspectives pour 2024
L’année 2024 s’annonce décisive pour confirmer la tendance à la baisse de l’absentéisme observée en 2023. Les employeurs devront poursuivre leurs efforts en matière de prévention et d’amélioration des conditions de travail pour maintenir cette dynamique. La digitalisation et l’adoption de nouvelles pratiques de travail, comme le télétravail, continueront à jouer un rôle clé dans la gestion de l’absentéisme.
Les employeurs, en adoptant une approche proactive et en mettant en place des stratégies de prévention efficaces, peuvent non seulement réduire l’absentéisme, mais aussi améliorer la performance globale de leur entreprise. Le bien-être des salariés, tant physique que mental, doit rester au centre des préoccupations pour faire face aux défis à venir.
