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Conduite et médicaments : ne sous-estimez pas les risques !

Selon l’Assurance Maladie, un tiers des médicaments en France sont incompatibles avec la conduite. Malgré la mise en place de nouveaux pictogrammes en 2007, les accidents de la route (qu’ils soient professionnels ou non) causés par des médicaments ne diminuent plus. Aujourd’hui, 10 % des victimes de la route sont aussi les victimes d’une prise de médicaments inadaptés à la conduite.

Comment un médicament peut-il influencer notre façon de conduire ?

Nous connaissons tous les trois types de pictogrammes triangulaires présents sur tous les emballages de nos médicaments depuis 2007, cependant y sommes-nous tous réellement vigilants ? Il semblerait bien que, malheureusement, non pas assez. Ainsi une étude de l’Inserm réalisée de 2005 à 2011 affirmait que : « Les informations inscrites sur les boîtes de médicaments sont pertinentes, mais ça ne suffit pas »1

Les effets des médicaments aux pictogrammes de niveau 2 (orange) ou de niveau 3 (rouge) sur la conduite d’un véhicule (quel qu’il soit) sont multiples : baisse de la vigilance (responsable en moyenne de 20 % des accidents de trajets professionnels2), somnolence (responsable d’un accident mortel sur 3), ralentissement des réflexes, troubles de l’équilibre, du comportement ou de la vision, nausées.

La grande majorité des maladies chroniques (Parkinson, hypertension, diabète, épilepsie…) sont traitées par des médicaments altérant potentiellement la conduite, raison pour laquelle l’aptitude à la conduite des malades peut être amenée à être évaluée après une visite médicale auprès d’un médecin agréé.

Toutefois, de nombreux autres traitements sont tout aussi dangereux, à l’instar bien sûr des tout premiers responsables d’accidents de la route, la famille des antidépresseurs, des somnifères et des anxiolytiques, dont la famille des benzodiazépines (les anxiolytiques) qui représenterait « 70% des médicaments associés aux accidents »3.

Ces médicaments dangereux pour la conduite que l’on ne soupçonne pas assez

Si certains traitements médicamenteux tels que ceux précédemment cités peuvent nous sembler assez clairement identifiables comme inadaptés à la conduite, d’autres passent trop souvent encore sous les radars et sont tout autant préjudiciables :

  • Les antimigraineux ;
  • Les antalgiques, tout particulièrement les antalgiques opiacés ;
  • Les médicaments contre l’allergie, notamment les antihistaminiques les plus anciens ;
  • Les médicaments du rhume et de la toux notamment ceux qui contiennent des principes actifs à base d’antihistaminiques ou de dérivés d’opiacés ;
  • Les médicaments contre la nausée et les vomissements ;
  • Les médicaments pour les yeux tels que les collyres antihistaminiques ou bien encore les collyres décongestionnants ou anti-infectieux ;
  • Les médicaments liés à un sevrage tels que les médicaments utilisés pour le sevrage tabagique.

À cette liste, non exhaustive, ajoutons aussi que la dangerosité de la consommation de ces médicaments au volant « augmenterait de 14 % avec la prise d’un seul médicament, de 30 % avec deux et de 86 % avec trois »4. Bien évidemment la consommation d’alcool, même minime, ou de drogues démultiplie leurs effets nuisibles sur la route.

Bien sûr, il ne s’agit pas d’arrêter de se soigner, bien au contraire, mais de limiter au maximum l’automédication et les changements inopinés de posologie : « Vous ne devez jamais arrêter ou modifier le traitement, que vous prenez tous les jours, de votre propre initiative et sans en parler avec votre médecin » (ANSM, Médicaments et conduite5).

Votre médecin, comme votre pharmacien, sont les gardiens de votre santé mais aussi de votre « bonne conduite », ils vous permettront par leur diagnostic et /ou leur posologie de ne plus avoir peur des sorties de route.

  1. https://www.lesechos.fr/2016/08/securite-routiere-les-pictogrammes-sur-les-boites-de-medicaments-inefficaces-215227 ↩︎
  2. https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/sites/default/files/2022-09/112-113%20Accidents-lies-au-travail_V5.pdf ↩︎
  3. https://www.lesechos.fr/2016/08/securite-routiere-les-pictogrammes-sur-les-boites-de-medicaments-inefficaces-215227 ↩︎
  4. https://www.ameli.fr/assure/sante/medicaments/effets-secondaires-et-interactions-lies-aux-medicaments/comprendre-risques-lies-medicaments-conduite-vehicule ↩︎
  5. https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/medicaments-et-conduite ↩︎

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